Pour une éducation à
accès universel
C'est un droit fondamental.
Avant tout, la gratuité est nécessaire pour respecter le principe du droit à l'éducation. Tous et toutes devraient avoir accès au système d'éducation, indépendamment de leur origine sociale.
L'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l'instauration progressive de la gratuité.
Une réussite équitable pour tou-te-s
Les frais de scolarité forcent les étudiant-e-s provenant de familles moins riches à travailler plus. Conjuguer travail et étude tend à nuire à la réussite scolaire. Les étudiant-e-s de familles moins riches sont donc souvent pénalisé-e-s académiquement, car ils et elles doivent travailler plus.
La gratuité scolaire permettrait donc:
- D'augmenter la participation aux études postsecondaires des jeunes provenant de familles moins riches et d'augmenter la participation globale des jeunes à l'université;
- D'augmenter les chances des personnes défavorisées de réussir leurs études postsecondaires.
- De rétablir l'équilibre entre les personnes de toute origine, alors que les étudiantes et étudiants de l'international ou des autres provinces canadiennes paient des frais de 6 500$ à 17 000$ par année.
Améliorer la fréquentation scolaire
La gratuité scolaire est l'un des moyens d'atteindre effectivement ce droit: en supprimant la barrière tarifaire, on facilite grandement l'accès à l'université pour les couches économiquement défavorisées. Les statistiques démontrent en effet que le taux de participation des étudiant-e-s provenant des familles les plus aisées est deux fois plus élevé que les familles les plus pauvres:
Taux de fréquentation universitaire | |
Revenu inférieur à 50 000$
Par famille par année
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Revenu supérieur à 100 000$
Par famille par année
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En incluant les cégeps (qui sont presque gratuits) dans le taux de fréquentation du système postsecondaire, le Québec a le système le moins cher et le plus fréquenté au Canada, ce qui démontre que les bas frais entraînent une meilleure fréquentation:
Controns la
marchandisation du savoir.
Rétablir la mission universitaire
Les frais de scolarité, dans le modèle néolibéral de l'éducation, constituent une mesure disciplinaire d'intégration des jeunes citoyen-ne-s à la logique marchande du travail.
En présentant l'éducation comme un investissement personnel et en demandant aux jeunes de s'endetter pour pouvoir augmenter la valeur de leur force de travail sur le marché, les étudiant-e-s sont forcé-e-s de faire un calcul coût-bénéfice dans le choix de leurs programmes.
Cette logique tend à favoriser la modulation des frais de scolarité par programme (en augmentant les frais de scolarité dans les programmes menant à des professions plus lucratives) et, surtout, à transformer la fonction des universités.
Le déplacement des étudiant-e-s vers des programmes à débouchés plus lucratifs tend à modifier la manière dont les gestionnaires d'universités conçoivent leur mission. Les programmes deviennent plus orientés vers le marché afin d'attirer plus d'étudiants alors que les programmes de recherche fondamentale, de sciences humaines et d'art tendent à être marginalisé, sous-financé et même disparaître.
Pour les étudiant-e-s, cette vision de l'éducation provoque un endettement important. Or, le fait d'entrer sur le marché du travail avec une dette de plusieurs dizaines de milliers de dollars est un important incitatif au travail. Au lieu de prioriser un travail intéressant ou de travailler un nombre d'heures moins grand, les jeunes diplômé-e-s doivent maximiser leurs revenus pour payer leur dette d'étude.
La gratuité scolaire est une garantie contre l'implantation du modèle néolibéral de tarification de l'éducation.