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Comment

financer la gratuité?

Abolir les frais de scolarité,
ce n'est pas si cher.

Plusieurs mesures que le gouvernement met en place chaque année dans ses budgets coûtent bien plus cher que l'instauration de la gratuité scolaire. Et la plupart du temps, ces mesures régressives sont dans le simple but de plaire à des lobbyistes ou de se faire réélire.

Au cours des 10 dernières années, de nombreuses coupures fiscales qui ont bénéficié aux entreprises et aux plus riches auraient pu financer la gratuité scolaire au Québec.

2000 M$
1200 M$
950 M$
800 M$
650 M$
Indexation des paliers d'imposition
2000—2001
Réduction des taux d'imposition
2001—2002
Réduction des impôts
2006—2007
Abolition de la taxe sur le capital des entreprises
2007—2011
Gratuité scolaire

Le Québec ne serait pas seul.

Plusieurs pays à travers le monde ont même déjà mis en place la gratuité scolaire depuis de nombreuses années. Ces pays sont dotés de systèmes d’éducation parmi les plus reconnus au monde, tant pour la qualité de leur enseignement que pour celle de leur recherche. Pourquoi ne pas les rejoindre?

  • XFinlande
  • XBrésil
  • XAllemagne
  • XArgentine
  • XNorvège
  • XMaroc
  • XEspagne
  • XDanemark
  • XSuède
  • XÉcosse
  • XGrèce
  • XIslande
  • XMexique
  •  Québec

L'impôt, le réel mode de financement équitable

Les frais de scolarité sont un mode de financement régressif, c'est-à-dire que le montant à payer est le même pour chaque personne, peu importe son revenu. Ainsi, qu'un-e étudiant-e — ou ses parents — gagne 10 000$ ou 60 000$ par année, la facture reste sensiblement la même.

Contrairement aux frais de scolarité, l'impôt sur le revenu est un mode de financement progressif, c'est-à-dire que chacun-e contribue en fonction de ses moyens. En effet, l'impôt dépend du revenu actuel des personnes, de leur capacité de payer.

Choisir d'assumer collectivement la facture via l'impôt, c'est faire une contribution sociale visant une société instruite, à la hauteur de ses moyens.

La «juste part» des entreprises et des banques

Alors qu'on nous parle constamment de l'importance de nous «serrer la ceinture» en ces temps d'austérité, il semble que le même conseil ne s'applique pas à certaines entreprises. En effet, depuis les 40 dernières années, c'est de plus en plus le citoyen qui assume le fardeau fiscal, alors que les entreprises et les multinationales voient leur taux d'imposition baisser.

Ainsi, en 1961, les revenus par l'impôt du Gouvernement du Québec provenaient à 39% des particuliers et à 61% des sociétés. En 2012, on observe que les particuliers contribuent pour 75,5% des revenus dans cette catégorie, laissant 24,5% pour les entreprises.

Évolution de la contribution fiscale des particuliers et des entreprises

Avant de demander à ceux et celles qui sont parmi les plus précaires de notre société de faire leur «juste part» pour s'éduquer, il serait peut-être temps de faire en sorte que les entreprises et les banques — qui ont encore fait des profits record cette année — fassent la leur!


1%

du budget provincial annuel

Au cours d'une année, le gouvernement québécois dépense environ 70 G$. Les frais de scolarité représente moins de 1% de ces dépenses. Les abolir complètement ne représente donc qu'un effort budgétaire relativement minime, comparativement aux épreuves auxquelles font face les étudiantes et étudiants provenant d'une situation économique défavorisée.

La société finance déjà 75 à 80% [des universités], pourquoi pas un petit 20% de plus?

Jean Cournoyer, ex-ministre du Travail au PLQ