Ligne du temps
de la gratuité au Québec...
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Dans ces années, l'éducation au Québec est très en retard sur le reste de l'Occident. La population en général est peu scolarisée et reçoit un enseignement primaire fortement contrôlé par l'Église. Sur les six universités que comporte alors le Québec et qui regroupant 18 000 étudiant-e-s, seulement trois sont francophones.
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Le Parti Libéral du Québec (PLQ) de Jean Lesage est élu. Au cours de la campagne, les libéraux ont promis la gratuité de la maternelle à l'université, ainsi qu'un ensemble d'autres mesures progressistes et modernes dont la gratuité des manuels scolaires et les allocations de soutien aux étudiant-e-s. C'est le début de la Révolution tranquille.
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Rédigé par la Commission Parent, ce rapport est la base de la modernisation de l'éducation publique au Québec. Il considère qu'au niveau universitaire
la gratuité scolaire est souhaitable à long terme
(Rapport Parent, Vol. 5, p. 238). Suite aux recommandations du rapport, on créé les Cégeps, on fonde le Ministère de l'éducation, on augmente les budgets de recherche et on crée de nouveaux programmes. Grâce à ces mesures progressistes, le nombre d'étudiant-e-s double entre 1964 et 1968. -
Première grève étudiante générale au Québec, qui mènera à la création du réseau des universités du Québec. Les revendications touchent un ensemble d'enjeux, dont la gratuité scolaire.
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L'Association Nationale des Étudiantes et Étudiant du Québec (ANEEQ), la plus grande des associations étudiantes nationales au cours des années 80, a toujours défendu corps et âme la gratuité scolaire. En faisant de même aujourd'hui, l'ASSÉ s'inscrit dans la longue tradition du mouvement étudiant québécois combatif.
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Pour la première fois, les frais de scolarité sont dégelés par le gouvernement libéral, marquant la fin du principe de
la gratuité par le gel
, c'est-à-dire qu'en considérant l'augmentation du coût de la vie, les frais de scolarité tendaient, à long terme à avoir un effet presque nul sur la condition étudiante. Une timide grève est déclenchée mais celle-ci échoue. L'idée de gratuité scolaire sera dès lors considérée par les gouvernements — tant péquistes que libéraux — comme irréaliste et utopique. -
Le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard, avec Pauline Marois comme Ministre de l'éducation, souhaite augmenter les frais de scolarité de 30%. Une grève générale est lancée — malgré la réticence de la FECQ et de la FEUQ — et éventuellement le gouvernement s'engage à geler les frais. Au passage, les fédérations négocient l'augmentation des frais pour les étudiant-e-s provenant de l'extérieur du Québec.
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En 2007, le gouvernement annonce une hausse des frais de scolarité de 500$ par année répartie sur cinq ans. Le mouvement étudiant combatif tente, en vain, d'empêcher cette hausse. L'ASSÉ parle alors de gratuité scolaire et publie un mémoire à cet effet.
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Face à la plus grande hausse des frais de scolarité jamais annoncée a lieu la plus grande grève étudiante de l'histoire du Québec. Pour des milliers de personnes à travers la province, un débat sur l'éducation et les universités s'impose.
La gratuité scolaire devient pour beaucoup la solution qui s'impose face à l'inaccessibilité croissante de l'éducation. À travers la CLASSE, près de 100 000 étudiantes et étudiants s'opposent à
toute hausse de frais, dans une perspective de gratuité scolaire
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Alors que se prépare le Sommet sur l'éducation supérieure, la gratuité scolaire est plus que jamais d'actualité. Un nombre croissant d'études (notamment de l'IRIS) défendent ses bienfaits, tant au niveau de l'accessibilité aux études, de la mission de l'université ou des bénéfices économiques.
Il semble de plus en plus évident que la gratuité scolaire n'a rien d'une utopie, mais est plutôt un projet concret, réalisable et concrétiserait finalement la vision du rapport Parent: une éducation accessible, publique et de qualité qui contribue à l'épanouissement et à l'émancipation des citoyens et citoyennes ainsi que de l'ensemble de la société.