Étude de l’IRIS: l’assurance-qualité appauvrit l’enseignement supérieur
Au début de novembre 2012, le ministre Pierre Duchesne a annoncé que l’introduction de mécanismes d’assurance qualité sera au cœur du prochain Sommet sur l’enseignement supérieur. Dans cette étude, l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) montre que l’introduction de mécanismes d’assurance qualité au sein des universités et des collèges participe d’un processus de marchandisation de l’éducation. Selon Vlãscesanu, Grünberg et Pârlea (2004), l’assurance qualité est un « terme général qui désigne un processus permanent et continu visant à évaluer (estimer, contrôler, garantir, maintenir ou améliorer) la qualité du système, des établissements ou des programmes de l’enseignement supérieur ». Or, dans les faits, l’assurance qualité en éducation désigne une importation de la notion de « qualité totale » dans le secteur de l’éducation à partir du secteur privé : « Cette dernière notion, issue du monde industriel, vise à garantir à un consommateur potentiel ce qu’il est en droit d’obtenir d’un produit pour susciter sa confiance ». En conséquence, l’assurance qualité vise à mettre en place un marché international de l’éducation basé sur une logique publicitaire fondée sur la réputation et le branding des établissements, c’est-à-dire sur les opérations de communication de la valeur de la marque dirigées vers la « clientèle » étudiante.